Tierradentro
Richesses mortuaires
Isolé, perché dans les montagnes verdoyantes du Macizo Colombiano, Tierradentro est, avec San Agustín, l’un des principaux joyaux archéologiques de l’art pré-hispanique en Colombie. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1995, il se compose de près de 75 tombes souterraines (appelées “hypogées”), édifiées entre le VIe et le Xe siècle par des cultivateurs de maïs, de citrouilles, de haricots, de yucca et de pomme de terre.
Richesses ancestrales
Les tombes, uniques en Amérique latine de par leur configuration (puits, chambre latérale, escaliers), atteignent parfois 12 mètres de large. Elles renferment des statues d’hommes et de femmes debout, bras sur la poitrine, sculptés en pierre volcanique. Les parois des chambres mortuaires, recouvertes de peintures polychromes (pigments minéraux rouges et noirs), ainsi que les plafonds voûtés, témoignent de la sophistication de cette civilisation. Une civilisation qui ne pratiquait pas seulement une agriculture de subsistance, mais également le troc (or, coquillages), et dont certains membres sont devenus experts dans l’art du travail de la pierre.
Richesses naturelles
Vous pourrez ainsi plonger dans l’histoire (et le royaume des morts !) lors de la visite des quatre sites principaux de Tierradentro : Alto del Aguacate, Loma de San Andres, Alto de Segovia, Alto de Buende. Après un bain d’obscurité, revenez chez les “vivants”: les vues depuis l’Alto del Aguacate sont spectaculaires !
Vous pourrez rejoindre Tierradentro depuis Popayan en 4 heures de route (qui secouent sévèrement les passagers !) ou depuis San Agustín : attention cependant, il faut être vigilant avant d’entreprendre ce déplacement car les conditions de sécurité ne sont parfois pas optimales (surtout dans le sens San Agustín – Tierradentro). Ne vous inquiétez pas : votre agent local sera là pour vous renseigner à ce sujet !
Carthagène des Indes, perle des Caraïbes
Trésors cachés
Balcons croulant sous les bougainvilliers, patios andalous fleuris, calèches, grandes murailles…. Carthagène, surnommée la “perle des Caraïbes“, est une carte postale à ciel ouvert, où tout séjour est un véritable plongeon dans l’histoire des colonies. Fondée en 1533 par le madrilène Don Pedro de Heredia, cette étroite langue de terre est naturellement protégée par une série de baies et de chenaux étroits.
A l’origine, il s’agissait de l’un des trois principaux ports des Indes occidentales, avec La Havane et San Juan de Puerto Rico. C’est dans cette ville que les trésors des indiens de la Nouvelle-Grenade ont été stockés, avant d’être acheminés en Espagne. Au final, la ville est devenue très riche. Y ont été construits de merveilleux palais, des jardins, des couvents, des églises de style catalan et andalou, et la ville a rapidement dû se protéger des curieux et des pirates : son centre historique, en excellent état et classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1984, est entouré de murailles et de forts considérés comme un joyau de l’architecture militaire du XVIe et XVIIe siècle.
Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, la jet-set de toute l’Amérique latine y a élu domicile (au moins de façon saisonnière), ce qui maintient les bâtiments en état, justifie la qualité de l’hébergement (hôtels-boutiques dans des maisons coloniales avec une, voire deux piscines, etc.), le raffinement de ses restaurants… et les prix, plus élevés qu’ailleurs !
Cela n’enlève rien à la beauté de ses ruelles et de ses places : prenez votre temps pour explorer le quartier de San Pedro (là où résidaient les nobles et les notables), la cathédrale de la fin du XVIe siècle, le couvent de San Pedro Claver, le Palais de l’Inquisition et sa cour baroque, ou encore San Diego, au nord-est, où vivaient les marchands et artisans de classe moyenne. Ne manquez pas le quartier de Getsemani et ses maisons colorées, en dehors des murailles. Plus populaire, moins touristique, il donne à voir une autre facette de Carthagène, qui est d’ailleurs considérée comme l’une des villes colombiennes où les contrastes sociaux sont les plus marqués.
Pour prendre un peu de hauteur, direction le couvent de la Popa qui offre des vues imprenables sur la ville.
A la découverte de Bogota
Bogota, mégalopole andine
Perchée à 2 625 m d’altitude, bordée à l’Est par une chaîne de montagnes couvertes d’eucalyptus et à l’Ouest par un haut plateau semé de roses, Bogota est une mégalopole andine qui fait dans la démesure. Avec plus de 8 millions d’habitants, 33 km du Nord au Sud, 16 km d’Est en Ouest, c’est une capitale métissée et contrastée, une ville de grands écarts : vers l’extrême Sud, des maisons fragiles, aux toits brinquebalants, colonisent les montagnes ; vers le Nord, place aux belles voitures, aux chiens toilettés, aux marques de luxe et aux brunchs du dimanche.
Une ville de quartiers
Bogota s’apprivoise petit à petit, par quartiers. Son centre historique, La Candelaria, classé monument national, est un très bel exemple d’architecture coloniale où se côtoient étudiants, marchands, backpackers et artistes bohèmes. Patios fleuris, chapelles étincelantes, maisons basses aux volets de bois, il y a de quoi remonter le temps : la ville a été fondée en 1568 ! Vous pourrez y découvrir l’immense place Bolivar, avant de scruter les femmes gourmandes (et girondes !) du Musée Botero. Un peu plus au Nord, le Musée de l’Or recèle une collection d’orfèvreries préhispaniques d’une rare beauté.
Perché à 3 152 mètres, le monastère de Monserrate est l’endroit idéal pour se rendre compte de l’étendue de la ville : on y grimpe en funiculaire, ou à pied pour les plus courageux. Si vous avez de la chance, vous pourrez observer au loin les glaciers du parc naturel de Los Nevados, situé à 300 km de la capitale !
Pour ceux qui veulent se flatter le palais, la Zona G est un quartier aux maisons basses, très british, qui concentre l’inventivité des chefs latino-américains. Encore plus au Nord, Usaquen, ancien village devenu quartier, distille son charme le week-end avec son marché artisanal et, place de l’Eglise, ses conteurs publics qui amusent la galerie.
Conseils pour se repérer
Pas besoin d’un doctorat ni d’avoir beaucoup de mémoire pour se repérer à Bogota : c’est une ville quadrillée où les rues sont désignées par un numéro. Les rues orientées Nord-Sud sont appelées Carreras : plus on va vers l’Est, plus leur numéro diminue. Les rues orientées Est-Ouest sont quant à elles appelées Calle : plus on va vers le Nord, plus leur numéro augmente. Vous verrez, on s’y fait assez vite.
A savoir : Si les conditions de sécurité se sont nettement améliorées ces dernières années, Bogota reste une ville potentiellement dangereuse (vols, etc.). Une fois la nuit tombée, il ne vaut mieux pas déambuler seul dans les rues de la Candelaria. Si vous devez prendre un taxi tard le soir, ne le prenez pas directement dans la rue : faites le appeler par l’hôtel, le restaurant ou le musée où vous vous trouvez.
Couleur café : le triangle d’or entre Armenia, Manizales, et Pereira
Un café bien connu
En Colombie, la production de café (environ 8 millions de sacs de café vert de 60 kg en 2011), en grande majorité de l’arabica (plus de 70%) fait vivre plus de 500 000 familles de petits producteurs. Sa réputation n’est plus à faire : le Café de Colombia est d’ailleurs protégé par une Indication Géographique depuis 2007. N’hésitez donc jamais à commander un tinto lors de votre séjour (méfiance cependant : il est plus ou moins allongé et il se peut que le serveur y verse incognito un pot de sucre !).
Un bel endroit pour pousser
Une bonne partie des caféiers pousse entre 1200 et 1800 m dans la zone appelée Eje cafetero (le triangle du café), colonisée au milieu du XIXe siècle par les habitants du département voisin de l’Antioquia. C’est une terre extrêmement fertile coincée entre les villes de Manizales (perchée à 2150 m, elle offre un panorama à couper le souffle sur les montagnes environnantes et le glacier du Ruiz), Pereira (1410 m) et Armenia (1480 m).
La palme des survivants
C’est une destination de choix pour le tourisme rural, pour partir à la découverte de fincas à l’architecture traditionnelle paisa. Dans les villages, les paysans se déplacent souvent en jeep Willys (les fameuses “yipao”, qui paradent dans les rues de Calarca chaque année en juin) et les sentiers de randonnée ne sont jamais loin !
L’Eje Cafetero est ponctué de nombreuses réserves naturelles, dont le sanctuaire de faune et flore Otun Quimbaya (490 hectares), qui ravira les amateurs d’ornithologie.
Ne manquez sous aucun prétexte une promenade dans la vallée de Cocora, qui abrite les derniers survivants des palmiers à cire (Ceroxylon quindiuense). Emblèmes nationaux de la Colombie, ces palmiers longilignes peuvent atteindre jusqu’à 60m de haut !
Après l’effort, le réconfort : craquez pour la spécialité locale de Cocora et du charmant village de Salento : la truite !
Medellin et la fierté “paisa”
Des efforts d’aménagement
Si Medellin (2.4 millions d’habitants), ville du célèbre Pablo Escobar, est connue pour son passé violent et sulfureux, elle est en pleine mutation depuis 10 ans, notamment grâce à l’impulsion donnée par les deux dernières administrations et la mise en place de “projets urbains intégraux”.
Bien qu’étant toujours une ville de fortes inégalités sociales, la deuxième ville du pays est résolument tournée vers la modernité, l’innovation et la création de lien social. Du côté des transports publics et de l’aménagement urbain par exemple, elle fait mordre la poussière à ses voisines (y compris à Bogota la bouchonnée). Elle dispose d’un métro, des premiers “escalators publics” en plein air et d’un “métro-cable”, téléphérique inespéré qui relie des quartiers auparavant isolés au centre ville.
Ses habitants, appelés “paisas“, sont particulièrement fiers de leur terre et sont reconnus à l’échelle de toute la Colombie pour leur volonté d’entreprendre. Ils vous réserveront un accueil particulièrement chaleureux.
De multiples points forts
Perchée à 1 480 mètres d’altitude, elle est surnommée “la ville de l’éternel printemps”, à cause de ses températures clémentes tout au long de l’année (24 degrés en moyenne). Lui sont aussi enviées son industrie textile et sa mode, sans oublier sa production de fleurs coupées. Car chaque année, en août, lors de la feria de los flores, ses rues se remplissent de cortèges de charrettes de fleurs débordant de couleurs.
Tourisme : ce qu’on vous recommande
Dans le centre, surpeuplé, ne manquez surtout pas le Musée d’Antioquia qui recèle notamment une collection de peintures “historiques” (période Républicaine, XIXe et XXe siècle), mais également une collection impressionnante d’œuvres de Botero.
Plus au Nord, le Jardin Botanique est réputé dans tout le pays pour la beauté de sa collection d’orchidées. Montez donc à bord du Métro-cable et ses nacelles qui offrent une vue incroyable sur les quartiers accrochés au flanc des collines. Arrêtez-vous dans la futuriste Bibliothèque d’Espagne, puis continuez jusqu’au parc Arvi, poumon vert à deux pas de la ville, où le Metro-Cable survole la canopée.
Santa Marta, la doyenne des villes d’Amérique du Sud
Une ville qui a tout vu
Fondée en 1525 par le sévillan Rodrigo de Bastidas, attiré par l’or des indiens Tayrona, Santa Marta, 460 000 habitants, est la plus ancienne ville du continent et fut le premier point d’entrée en Colombie pour les conquistadors espagnols. Elle a vu naître Carlos Vives, l’un des plus célèbres chanteurs colombiens, mourir Simon Bolivar, héros de l’Indépendance, et attire aujourd’hui de nombreux touristes colombiens et internationaux, pour son climat plus que clément (une température annuelle de 27 degrés !), ses vestiges historiques et son environnement naturel privilégié.
Arrivées saisissantes
L’arrivée par la terre, depuis Carthagène, est spectaculaire : la route longe la Ciénaga Grande, gigantesque masse d’eau douce de 500 000 ha bordée de mangroves (dont une partie est classée réserve de la biosphère par l’Unesco). L’arrivée depuis le ciel est tout aussi saisissante : après la découverte par le hublot des curieuses rampes qui acheminent le charbon de la mine du Cerrejon jusqu’aux cargos, vous aurez la curieuse impression…. d’amerrir !
Adossée à la Sierra Nevada, plus haute chaîne de montagnes côtière au monde (qui culmine au Pic Christophe Colomb, à 5775 m), c’est un point de départ stratégique pour le trek à la Ciudad Perdida (Cité Perdue) ou encore pour le parc naturel Tayrona.
Le plein de découvertes
N’hésitez pas à flâner dans les ruelles de son centre animé à la découverte de la plus ancienne cathédrale de Colombie, à vous bécoter au Parque de los Novios (“parc des amoureux”) ou à savourer sur un banc les douceurs locales à la noix de coco “cocadas“, au soleil couchant.
La visite de la quinta de San Pedro Alejandrino, excentrée, et de son beau jardin botanique peuplé d’iguanes est un must : cette superbe hacienda construite au 17ème siècle, qui possédait sa propre distillerie (canne à sucre), a hébergé Simon Bolivar pendant ses derniers jours (1830) : de quoi devenir incollable sur l’histoire du pays !
Santiago de Cali, temple de la salsa
Dansez au milieu des cannes à sucre
Fondée en 1536 par le conquistador Sebastian de Belalcázar, Cali est entourée de vertes montagnes et de champs de canne à sucre. Comptant 2 300 000 habitants, c’est la troisième ville de Colombie après Bogota et Medellin. Elle constitue aussi l’un des principaux centres industriels, agricoles et commerciaux du Sud-Ouest du pays. Cali n’est pas tant réputée pour ses monuments, mais pour sa vie culturelle et nocturne : c’est la Mecque incontestée de la salsa (la salsa des caleños étant d’ailleurs sensiblement différente aux autres types de salsa, notamment au niveau du jeu de jambes). Si vous êtes de passage, allez donc guincher dans l’une des très nombreuses discothèques du Juanchito pour découvrir le vrai sens de la rumba made in Colombia !
Pour les couche-tôt qui souhaiteraient tout de même profiter de la salsa, le rendez-vous à ne pas manquer est celui de la feria de Cali et de ses parades, ses défilés et ses spectacles de danse, qui se tiennent chaque année entre Noël et le nouvel an.
Côté culturel
Et la journée dans tout ça ? Flânez donc dans le centre historique à la découverte de l’église gothique de la Ermita, du Parque de los Poetas et de ses belles statues, ou encore dans le zoo de Cali, le plus réputé de toute la Colombie.
Pour les amateurs d’artisanat, direction la Loma de la Cruz, où vous trouverez des objets traditionnels colombiens. Vous aurez une vue imprenable sur toute la ville si vous avez le courage de grimper jusqu’au Cerro de las Cruces (allez-y le matin de préférence).
Pensez à vous hydrater !
Il fait plutôt (très) chaud à Cali : vous n’êtes ici « qu’ à » 995 mètres d’altitude : raison de plus pour se jeter sur les délicieux jus de fruits frais, et notamment sur la spécialité locale : la lulada (préparée à base de morceaux de lulo et du sucre de canne). Un régal !
Santa Cruz de Mompox : à la recherche du temps suspendu
Une position idéale
Santa Cruz de Mompox repose sur une île dans une zone plate, marécageuse et inondable, où les iguanes se laissent porter par le courant, et où il vaut mieux ne pas avoir oublié son sombrero (ne vous inquiétez pas, il y a des vendeurs de chapeaux en palme tressée à chaque coin de rue). Elle a été fondée en 1540 par Juan de Santa Cruz, gouverneur de Carthagène, pour sa localisation stratégique près du fleuve Magdalena. Elle jouait le rôle d’un port de marchandises et son isolement la protégeait des pirates des Caraïbes. Les communautés indiennes vivant alors sur l’île ont été violemment expulsées par les colons espagnols et ont dû se replier dans les forêts voisines. Quelques siècles plus tard, le 6 août 1810, les momposinos seront les premiers colombiens à déclarer haut et fort leur indépendance.
1001 découvertes à faire
Son centre historique, classé patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO en 1995, est un bijou de l’architecture coloniale, d’inspiration sévillane. Déambulez donc sans hésitation dans la Calle Real del Medio et la Calle de la Albarrada, et ne manquez pas l’église de Santa Barbara et sa tour, construite à la fin du XVIe siècle. Passez systématiquement la tête dans ses beaux patios fleuris et après avoir avalé une agua de panela (eau parfumée au sucre de canne) rafraîchissante, rendez-vous dans les bijouteries : Mompox est connue pour son travail de l’argent (filigrana) et son orfèvrerie.
Condition actuelle
Mompox a été laissée à l’abandon après les guerres d’indépendance. Suite à l’inversion du sens du courant du Magdalena, les aménagements de sa rive sont devenus inexploitables et la ville a vécu au ralenti jusqu’aux années 1980. Terre de la cumbia, métisse, berceau de la célèbre chanteuse afro-colombienne “Toto la Momposina”, elle reprend aujourd’hui son souffle et son dynamisme : c’est une ville d’atmosphère à ne manquer sous aucun prétexte.
Popayán
La ville blanche
Surnommée “la ville blanche”, Popayán est nichée entre les cordillères occidentale et centrale des Andes. Fondée en 1537 à équidistance entre la vallée du fleuve Cauca, la mer Pacifique et le Pérou, par Don Sébastian de Belalcázar, c’est une ville chargée d’histoire, à l’architecture métisse : tantôt baroques, style renaissance, néo-classiques ou républicaines, ses haciendas et demeures bourgeoises témoignent de son riche passé. Elle est tristement célèbre pour avoir été secouée à trois reprises par des tremblements de terre : en 1564, en 1736, et en 1984, et trois fois reconstruite.
Entre religion et gastronomie
Ville d’églises (plus de dix au total dans son centre historique, dont la belle cathédrale sur la place principale, le monastère San Francisco, désormais transformé en hôtel et l’église la Ermita, construite sur les ruines d’un temple indigène), elle est connue pour la beauté des processions qui ont lieu pendant la Semaine Sainte (Pâques), classées patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO en 2009, mais aussi pour son patrimoine gastronomique : craquez notamment pour le pipián (purée parfumée à base de pommes de terres rustiques, d’ail, de tomate et d’achiote (roucou), qui sert à farcir les empanadas), les aplanchandos de doña Chepa (feuilletés pleins de beurre et de sucre) ou encore la plus “singulière” chicha (boisson de maïs fermenté) !
Ville thermale
Après le bain de culture dans le centre historique, vous pourrez opter pour un bain de jouvence dans les eaux thermales d’Aguatibia (littéralement : eau tiède), très riches en magnésium, en potassium, en fer et en zinc. Si le monde sauvage vous appelle, allez donc faire à tour dans le parc national du Puracé, à 60 km de la ville, abondante terre volcanique faite de páramos (hauts plateaux andins au dessus de 3 000 mètres), de lagunes aux eaux bienfaisantes, et où trois des principaux fleuves du pays trouvent leur source (le Magdalena, le Cauca, le Caqueta).
Caño Cristales : quand la rivière coule rouge
Trésor caché…
Une fois par an, entre septembre et novembre, et quand le niveau des eaux est optimal (juste après la saison des pluies et avant la saison sèche), la rivière Caño Cristales, aussi baptisée “rivière aux 5 couleurs”, se met sur son trente-et-un. En effet, les plantes aquatiques endémiques qui tapissent son fond, les Macarenia clavigera, disposent de suffisamment de lumière pour prendre une coloration rouge éclatante, tranchant avec la végétation tropicale environnante.
…et préservé
Cette rivière, merveille de la nature, coule au sein de la Sierra de la Macarena (département du Meta), chaîne de montagnes isolée de 120 km de long et 30 km de large dont une bonne partie (630 000 hectares environ) a été déclarée Parc Naturel National en 1989. On considère cet espace protégé comme l’un des plus représentatifs de la diversité biologique colombienne, avec des écosystèmes correspondant aux régions biologiques de l’Amazonie, de l’Orénoque, des Andes, et même de la Guyane. Cet espace regroupe une très grande variété d’orchidées, plus de 440 espèces d’oiseaux et de nombreux mammifères, parmi lesquels des jaguars, des pumas, et des ours à lunettes (Tremarctos Ornatus).
D’abord l’effort…
Caño Cristales se mérite : il faut se trouver au bon endroit au bon moment. Il ne faut pas non plus avoir peur à l’idée de faire beaucoup de transports (Bogota-Villaviencio, puis petit avion Villavicencio-La Macarena, puis marche, bateau ou jeep selon les possibilités).
Mise en garde sécurité
Il s’agit d’une zone qui a longtemps été et qui continue d’être soumise à des problèmes récurrents d’ordre public : zone isolée, production illégale de coca… Elle a longtemps été fermée aux touristes pour cause d’intervention de groupes armés. Elle s’ouvre petit à petit, mais renseignez-vous bien en avance sur les conditions de sécurité, et n’y allez qu’en groupe accompagné.
Ciudad Perdida
Pas si perdue que ça…
Ciudad Perdida, littéralement la “Cité Perdue”, est perchée à 1 100 mètres d’altitude dans le parc naturel de la Sierra Nevada de Santa Marta, la plus haute chaîne côtière au monde (ses sommets enneigés culminent à 5770 m au-dessus de la mer des Caraïbes), au cœur d’une jungle dense et touffue. Découverte et étudiée au début des années 1970 par des archéologues de l’Université de Los Andes, la Ciudad forme un ensemble architectural en très bon état. Il est composé de terrasses en pierre, d’escaliers massifs (plus de 2 000 marches!) et de canaux d’irrigation, érigés entre le XIe et le XIVe siècle par les indiens Tayrona. Ce peuple a disparu suite à une lutte acharnée de plus d’un siècle contre les colons espagnols. On considère souvent la Cité Perdue comme la cité “capitale” des Tayrona et l’on estime qu’entre 2 000 et 4 000 représentants de la communauté y habitaient.
… pour l’éco-système !
La Cité Perdue se mérite : il faut compter trois jours de marche, ne pas avoir peur de se mouiller (notamment pour traverser à plusieurs reprises le fleuve Buritaca, de l’eau jusqu’au nombril), de brûler (le soleil cogne dur dans cette région de Colombie), ni des moustiques et autres insectes inconnus au bataillon. La marche contribue à la magie du voyage : randonner dans les contreforts de la Sierra Nevada, château d’eau des Caraïbes, où 35 rivières coulent, 630 espèces d’oiseaux gazouillent et où les tapirs rôdent, est une expérience unique. Vous aurez même l’occasion de découvrir le mode de vie traditionnel des indiens Kogi (12 000 dans toute la Sierra), reconnaissables grâce à leurs habits blancs immaculés, et considérés à juste titre comme les gardiens de la forêt, pour leurs pratiques de facto eco-friendly.
Alerte gadoue : octobre-novembre et juillet-août sont les mois les plus arrosés.
Villa de Leyva : un musée à ciel ouvert
Un morceau d’histoire
Perchée à 2 144 m d’altitude, Villa de Leyva, 12 000 habitants, est l’un des plus beaux exemples d’architecture coloniale en Colombie : adossée aux montagnes du Boyacá, ses rues pavées, ses maisons blanches aux patios fleuris et ses grands arbres couverts de mousse espagnole (aussi appelée “fille de l’air” ou “barbe du vieillard”) composent une atmosphère surannée. Fondée en 1572 par Hernán Suárez de Villalobos, la ville a longtemps accueilli les militaires espagnols. Au XVIIe siècle, elle est devenue l’un des principaux centres de production de blé du pays. Aujourd’hui, c’est une ville souvent fréquentée des bogotanos le week-end (la capitale est à 3-4 heures de route), pour sa douceur de vivre, ses températures clémentes en journée (méfiance: le mercure dégringole une fois la nuit tombée !), ses restaurants réputés, ainsi que ses nombreuses églises et musées qui racontent l’histoire de la Colombie.
Flâner de découverte en découverte
La superbe place centrale, l’une des plus grandes d’Amérique latine avec ses 14 000 m2, est un joyau d’architecture coloniale et républicaine. N’hésitez pas à déambuler dans les ruelles du centre, à la découverte des boutiques d’artisanat, ou à franchir la porte des pâtisseries pour vous régaler de “besos de novias” (“baisers de la mariée”, une friandise locale). Profitez-en également pour remonter le temps dans la maison Nariño, où Antonio Nariño, précurseur de l’Indépendance, a vécu ses derniers jours, ou encore à admirer l’art religieux dans la très belle église du Carmen.
Au grand air !
Après un tel bain d’histoire, par une après-midi ensoleillée, partez donc à cheval explorer les montagnes, les cascades de la Periquera ou encore les “Pozos Azules” (petits lacs/étangs aux teintes émeraude) !
Le désert de la Tatacoa
Proche des étoiles
Situé à une trentaine de kilomètres de Neiva, proche de la municipalité de Villavieja, le désert de la Tatacoa est une vaste étendue sauvage de 330 km2 habitée par quelques familles de bergers. Terrain de jeu des serpents à sonnettes et des scorpions, cet îlot semi-aride, parsemé d’arbustes et de cactus, est réputé pour la clarté de son ciel. Un paradis pour les astronomes en culottes courtes, qui pourront réviser leurs constellations depuis l’Observatoire.
Au milieu des canyons
Baptisé “vallée des tristesses” par les conquistadors espagnols qui l’ont découvert en 1538, c’est une destination de choix pour les randonneurs sensibles aux paysages dénudés. La Tatacoa comprend deux grandes zones géographiques distinctes aux curieuses formations géologiques : le secteur “Cuzco”, où l’érosion a découpé des canyons, ravins et labyrinthes aux couleurs ocres et rougeoyantes, et le secteur “Los Hoyos”, où la terre se teinte de gris et d’anthracites.
Le désert se découvre avec un guide, à pied, en voiturette ou à cheval. Un conseil : après votre nuit chez les bergers, partez tôt le matin pour éviter les grandes chaleurs : le thermomètre peut ici afficher 45 degrés !
Ça risque de piquer… !
A Villavieja, la chapelle de Santa Barbara, construite à la fin du XIXe sur les ruines d’une ancienne église jésuite, héberge un petit musée archéologique qui ravira les amateurs de fossiles. Certaines petites boutiques de la ville proposent une curiosité culinaire : des bonbons à base de fruits de cactus… de la Tatacoa, bien évidemment!
Le parc naturel Tayrona : un joyau couleur émeraude au pied de la Sierra Nevada
Une biodiversité aux multiples facettes
Situé à 34 km au Nord de Santa Marta, le Parc National Tayrona est un joyau naturel composé de forêts tropicales (sèches et humides) et de vastes baies sablonneuses s’étendant sur 15 000 hectares (dont 3000 hectares maritimes). Il fait partie du massif montagneux de la Sierra Nevada et culmine à 900 mètres (San Lucas). S’il attire autant de visiteurs, c’est sûrement pour ses contrastes paysagers saisissants, pour ses belles plages baignées par des eaux émeraude, ponctuées de formations rocheuses impressionnantes, adossées aux montagnes verdoyantes. Côté biodiversité, jugez vous-même : plus de 27 espèces de plantes endémiques, 400 espèces d’oiseaux et 70 espèces de mammifères (dont des ocelots, des porc-épic, et plusieurs primates tels le singe hurleur roux) y ont été recensées !
Des inégalités de… pluie
Il y a deux saisons des pluies au Tayrona : entre mai et juin et entre septembre-novembre (avec un pic en octobre). Le parc est inégalement arrosé : la partie occidentale du parc reçoit environ 500 mm de pluie et la végétation qui borde les superbes plages de Concha, Neguanhé, et Cristal (accessibles par la route et par bateau) est majoritairement composée d’arbustes et d’épineux.
La partie orientale, elle, reçoit jusqu’à 2000 mm de pluie (et davantage de visiteurs internationaux !), et sa végétation est plus luxuriante, avec des îlots de forêt tropicale humide et de forêt dite “des nuages”. Le parcours classique consiste à randonner entre les plages d’Arrecifes et Cañaveral (attention : elles ne sont pas propices à la baignade, pour cause de courants) puis jusqu’à La Piscina et le désormais célèbre Cabo San Juan et son décor de carte postale. Depuis le Cabo San Juan, n’hésitez surtout pas (munis de bouteilles d’eau !) à grimper jusqu’aux ruines d’El Pueblito pour des vues spectaculaires et les témoignages de l’installation des communautés indigènes qui ont donné leur nom au parc.
San Andrés et Providencia
Plaisirs caribéens sur des airs de reggae
Situé à 720 km au Nord de la Colombie et à 120 km du Nicaragua, l’archipel de San Andrés et Providencia, avec une température moyenne annuelle de 27.3 degrés, est un concentré de plaisirs caribéens : plages de sable blanc, récifs coralliens qui affleurent ici et là (les cays), noix de coco à gogo… Il possède une culture singulière : on y parle majoritairement l’anglais, mais aussi l’espagnol et un créole local, témoignage des colonisations successives (écossaise à la fin du 17ème, espagnole dès 1786), et les rythmes jamaïcains, panaméens et trinidadiens y fusionnent en joyeux calypso.
L’île la plus grande et la plus peuplée
La plus grande île de l’archipel, San Andrés, de 27 km2, est également la plus peuplée : ses 70 000 habitants vivent principalement de l’agriculture, du commerce et du tourisme. De prime abord, son littoral semble trop attaqué par les resorts et son centre-ville surpeuplé : enfourchez donc un vélo pour aller jusqu’au village traditionnel de la Loma et au Hoyo Soplador où l’eau semble jaillir de terre, ou grimpez dans un bateau jusqu’aux eaux cristallines de Johnny Cay.
Se couper du monde
Providencia, d’origine volcanique, se trouve à 3 heures de catamaran (la houle peut incommoder fortement à l’aller) ou 15 min d’avion de San Andrés. Avec ses 17 km2, elle est beaucoup moins densément peuplée (5000 habitants). C’est l’endroit idéal pour se couper du monde, savourer de délicieux fruits de mer sur une plage (Manzanillo, Agua Dulce, ou encore l’île de Catalina), ou lézarder au son du reggae, qui fait un tabac dans tout l’archipel. L’excursion à Cayo Cangrejo vaut le détour, pour une session de snorkeling en eaux limpides. Amateurs de beaux panoramas, ne manquez sous aucun prétexte l’ascension à « El Pico », le point culminant de l’île (350m) !
La péninsule de la Guajira
Un désert en bord de mer
Située au Nord-Est de la Colombie, la péninsule de la Guajira est difficile d’accès (transports en communs fatigants, pistes poussiéreuses, etc.) mais l’un des plus beaux endroits de Colombie pour la beauté et la singularité de ses paysages. Battue par des vents chauds et secs, c’est une terre d’extrêmes : avec 650 km de côtes et une température frôlant parfois les 40 degrés, c’est une langue de sable semée de broussailles, qui plonge dans une mer céladon et se décline en plages, monticules rocheux, et dunes aux teints ocres.
Elle est fièrement gardée par les communautés d’indiens Wayuu, qui pêchent et élèvent des chèvres (notamment pour leur viande), célèbres pour leur artisanat coloré, en particulier la confection de sacs et de hamacs queen-size aux larges mailles appelés chinchorros.
Mines de charbon et eaux cristallines
Au Sud de Riohacha, la capitale du département de la Guajira, vous pourrez embarquer sur un voilier miniature à la découverte des colonies de flamands roses qui peuplent les lagunes côtières et mangroves du Santuario de Fauna y Flore Los Flamencos.
Plus au Nord, après Uribia et une longue piste poussiéreuse qui longe un chemin de fer utilisé pour transporter le charbon, omniprésent dans la péninsule, vous atteindrez le Cabo de la Vela. C’est un petit village qui s’étire le long d’une plage aux eaux cristallines, véritable Mecque du hamac semée de petits cabanons, et rafraîchie, la nuit tombée, par la brise marine. Ne manquez surtout pas l’excursion jusqu’au Pilon de Azúcar (“Pain de sucre”), qui offre un panorama à 360 degrés et un superbe coucher de soleil.
Punta Gallinas, promontoire rocheux qui domine la mangrove et de vastes baies sablonneuses, est le point le plus septentrional de toute l’Amérique latine. Vous pourrez cavaler dans les dunes de Taroa, déguster une savoureuse langouste grillée, ou tout simplement contempler le ciel à la nuit tombée : sans électricité dans les parages, les étoiles sont plus brillantes et plus proches que jamais !
San Agustín et ses environs : sculptures précolombiennes et cascades vertigineuses
De multiples attraits
San Agustín (département du Huila) est juché dans les montagnes verdoyantes du Macizo Colombiano à 1 730 mètres d’altitude. Situé près de la source du mythique fleuve Magdalena (le principal cours d’eau du pays), ce village est réputé pour son excellent café. San Agustin est avant tout célèbre pour son parc archéologique, classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO en 1995.
Visages de pierre
Ce parc s’étend sur 2 000 km2 et présente un ensemble de plus de 300 sculptures étonnantes, dont des divinités aux visages menaçants, des guerriers affublés de grands bâtons aux grands yeux arrondis, des héros aux dents de jaguar et des femmes semblant offrir du poisson. Ces sculptures datent de la période dite intermédiaire, entre le IIIe siècle avant J.-C. et le VIIe siècle après J.-C. Ce sont autant de témoignages d’une civilisation devenue reine en matière de travail de la pierre. Certaines statues, creusées dans le tuf et dans la pierre volcanique, mesurent plus de 4 mètres et protégeaient notamment les chambres mortuaires.
Armés de bonnes chaussures et d’un K-Way (oui, tout ce vert est lié à une pluie abondante !), remontez donc le temps dans les trois sites archéologiques majeurs : el parque arqueológico de San Agustín (ne manquez sous aucun prétexte el Alto de Lavapatas, où les statues se dressent au sommet d’une colline embrumée) et, à une trentaine de kilomètres du village, el Alto de los Idolos et el Alto de las Piedras.
La nature à l’honneur
Après ce bain de culture, sillonnez sans hésitation les environs de San Agustín à pied, à cheval, en jeep ou à bord d’un
raft ! Quelques joyaux : el “Salto del Bordones“, cascade de 220 mètres de haut, el Salto del Mortiño (170m) et l’Estrecho del Magdalena, où le fleuve Magdalena atteint 2m20 de large seulement, contrainte géologique oblige !
Barichara, “le plus beau village de Colombie”, et sa région
La douceur de vivre
Perché à 1 300 m d’altitude, dans le département du Santander, Barichara, 8 000 habitants, est souvent décrit comme “le plus beau village de Colombie”. Fondé en 1702, déclaré Monument National en 1978 pour la qualité de ses constructions traditionnelles en terre (tapia pisada), c’est une bourgade tranquille. De belles églises, des ruelles où il fait bon déambuler, des jus de fruit frais à siroter dans la cour d’un “hôtel-boutique”, des spécialités locales à déguster… Les gourmands auront le choix : de bonnes pièces de cordero (de l’agneau) ou pour les plus téméraires les fameuses hormigas culonas (des “fourmis aux grosses fesses”, qui portent très bien leur nom). Tout cela vous attend là-bas !
N’hésitez pas à franchir le perron du Taller de Oficios, l’une des plus belles maisons du village, qui s’articule autour d’un grand patio et propose de découvrir le travail artisanal de la pierre, de la céramique et de la terre.
Des trottoirs insolites
Tôt le matin, partez à la découverte de Guane en contrebas dans la vallée. Relié à Barichara par un sentier pierreux, Guane est un vestige du camino real (chemin royal). Petit village paisible qui tire son nom d’une communauté indigène, il a la particularité d’avoir ses trottoirs et sa place centrale semés… de fossiles ! Avant de reprendre la route (et si vous n’êtes pas au volant !), craquez pour un délicieux sabayon (à base d’alcool, de lait et de confiture de lait).
Osez !
Le département du Santander est une destination de choix pour les sports extrêmes : amateurs d’adrénaline, arrêtez vous en chemin à San Gil pour une session de rafting ou de parapente !
Entre San Gil et Bucaramanga, le canyon de Chicamocha représente un véritable joyau naturel. En raison de l’érosion du lit de la rivière du même nom, il atteint par endroits 2 km de profondeur. Le trajet en petit bus dans des lacets sans fin est impressionnant : âmes sensibles, s’abstenir !