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Quoi visiter : Les lieux incontournables d’Ethiopie

    Le Grand Lac Tana

    Le lac Tana, situé à 1840 mètres d’altitude !

    Le Grand Lac TanaAu cœur du pays Amhara, dans l’Abyssinie historique qui fut le deuxième royaume chrétien au monde, le grand lac Tana est une des merveilles naturelles d’Ethiopie. Le plus grand lac du pays, situé à 1840 mètres d’altitude, il est la source du légendaire Nil Bleu, l’un des deux bras dont la rencontre en aval forme le Nil. Ses rives comme ses eaux arborent des couleurs somptueuses et toujours différentes selon la saison de l’année. Cet impressionnant œil bleu d’une surface de 2156 km2 abrite de nombreuses îles profondément liées à la spiritualité orthodoxe éthiopienne. 19 des 37 îles abritent ou ont abrité un monastère… Le lac fut le centre de l’Abyssinie chrétienne du XIVème au XVIIème siècle.

    Tana Qirqos est la plus célèbre des îles du lac. Seuls des moines vivent sur cette île isolée considérée comme sacrée par l’église éthiopienne. Selon la tradition, c’est ici que l’Arche d’alliance, coffre qui contient la table des Dix Commandements aurait été abritée de -400 à 400 de notre ère, avant d’être emmenée à l’église de Sion d’Axum. L’île est fermée aux femmes.

    L’île de Rema abrite une superbe église, Medhane Alem, où est enterré l’empereur Sarsa Dengel (XVIème siècle). L’église est recouverte de fresques sublimes. L’île Daga héberge également un monastère, Daga Estifanos, dans lequel sont enterrés plusieurs empereurs éthiopiens. Il est fermé aux femmes. Situé sur la péninsule de Zege, Ura Kidane Mehret est un extraordinaire monastère qui date du XIVème siècle, célèbre pour son église circulaire du XVIème siècle dotée de fresques colorées.

    La marque naturelle la plus emblématique du lac est son papyrus, à partir duquel les autochtones fabriquent la célèbre embarcation locale, la tankwa, sorte de pirogue tressée.

    La métropole d’Addis-Abeba

    La capitale de l’Ethiopie: Addis Abeba !

    La métropole d'Addis-AbebaCette métropole de 4,5 millions d’habitants, située en plein cœur du pays, se trouve entre 2300 et 2600 mètres d’altitude, ce qui en fait la plus haute capitale d’Afrique et la quatrième plus haute capitale du monde. Centre de la vie politique, économique et culturelle du pays, c’est aussi un incontournable du tourisme en Ethiopie, notamment en raison de ses musées et de sa vie de grande métropole. La plupart des étrangers atterriront à l’aéroport Bole et organiseront leur visite du pays depuis Addis-Abeba.

    Devenue tardivement la capitale de l’Empire éthiopien dans les années 1880, fondée ex-nihilo sur un plateau broussailleux par le Négus Ménélik II, elle possède de belles reliques du XIXème siècle, comme l’hôtel Taytu et la banque d’Abyssinie. L’architecture de la ville est éclectique, entre le style historique de cette époque, les villas de la première moitié du XXème siècle et les différents stades des styles modernes et contemporains. C’est aussi une gardienne de l’antique culture éthiopienne, notamment grâce à sa Bibliothèque Nationale qui abrite les fameux manuscrits enluminés et rédigés dans le magnifique alphasyllabaire éthiopien.

    Les musées de Addis-Abeba

    La ville vaut un séjour essentiellement pour visiter ses musées. Le Palais Guenete Leul a été érigé par l’empereur Haile Selassié en 1930. Lieu historique majeur, il abrite aujourd’hui le passionnant Musée Ethnographique Ethiopien qui met en avant la richesse et la diversité culturelle du pays. Le Musée Ethiopien d’Histoire Naturelle et le Musée d’Addis-Abeba sont les autres grands musées du pays. Parmi les lieux à visiter avant tout, on compte la cathédrale Saint-Georges, où les derniers empereurs ont été couronnés ; elle date de 1876 et possède aussi un musée dédié aux empereurs et aux couronnements. Il y a aussi l’Eglise de la Sainte-Trinité dédiée aux victimes de l’occupation italienne qui contient la tombe d’Haile Sélassié ; le Palais impérial, bâti par Ménélik II, le siège du gouvernement, la place Meskal qui accueille les grandes fêtes religieuses et l’Africa Hall, siège de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique).

    Enfin, Addis-Abeba comporte de nombreux restaurants, bars et marchés, autant de lieux vivants qui permettent de prendre le pouls de l’Ethiopie contemporaine.

    Harar

    Une ville fondé en 1520

    HararLa ville d’Harar a été fondée en 1520 ; cette ancienne cité est une ville sacrée pour l’Islam en Ethiopie. Considérée comme la quatrième ville la plus importante de l’Islam, Harar est le plus grand centre musulman du pays ; c’est une ville traditionnelle quasiment inaltérée de l’Est du pays. En raison de son architecture ancienne parfaitement conservée, elle a été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

    Les ruelles de sa vieille ville sont fascinantes, avec leurs maisons colorées dotées de balcons en bois sculpté. La ville, patrie du peuple sémite des Harari, compte aussi 110 mosquées et un nombre incalculable de mausolées et oratoires ! Autour de la place Feres Magala, la vieille ville serpente sur la colline et ses innombrables lieux de cultes s’y étalent de manière absolument pittoresque. Les mosquées blanches de chaux, les murs fortifiés en brique et les étals d’artisanat local et de tapis en font un véritable spectacle pour les yeux.

    En matière de spectacle, une activité traditionnelle en est devenu un, et non des moindres : il s’agit du nourrissage des hyènes le soir tombé par des hommes de la ville. On peut assister à cet évènement étonnant qui permettra de se familiariser avec cet animal emblématique du pays. Pour étonner les visiteurs, les « hommes aux hyènes » jouent avec elles et prennent parfois des risques incroyables pour une pirouette ou un léchage de visage…

    On pourra voir la maison où Arthur Rimbaud a passé ses dernières années autour de 1890. Le poète s’était reconvertit en aventurier et trafiquant d’arme dans le royaume éthiopien de Ménélik II, et c’est ici qu’il s’était installé, avant d’être atteint par la gangrène et de devoir rentrer précipitamment à Marseille se faire soigner…

    Enfin, il faut faire l’ascension du Kundudo ; c’est un « amba », spécificité du relief éthiopien, une sorte de montagne qui culmine sur un plateau étendu. Le Kundudo abrite de légendaires troupeaux de chevaux sauvages.

    Gondar et Axoum

    Gondar et Axoum, deux villes incontournables de l’Ethiopie :

    Axoum est une de ces cités chargées d’Histoire. Cette ville du Tigré, l’une des deux grandes régions de l’orthodoxie éthiopienne avec l’Amhara, fut le centre supposé du royaume antique de la Reine de Saba qui se serait unie au roi des Juifs Salomon.

    Gondar et AxoumAxoum serait, selon la légende, le sanctuaire détenteur de l’Arche d’Alliance qui contient les Tables de la Loi des Dix Commandements. Berceau de la civilisation éthiopienne d’Abyssinie incarnée par le «Royaume d’Axoum», cette ville occupe une place particulière dans l’identité nationale éthiopienne.

    On peut aujourd’hui encore voir les vestiges de cette civilisation axoumite. Les nécropoles des rois sont situées au nord-est de la ville, au pied du mont Likanos. On peut descendre dans les majestueux tombeaux de Khaleb et de Gebré Masqal, et voir leurs magnifiques chambres funéraires. Axoum possède également un impressionnant champ de stèles (plus de 300) qui datent de l’époque préchrétienne. Le plus grand d’entre elles mesure 23 mètres de haut. Axoum est également riche en églises. Sainte-Marie-de-Sion est l’une des églises les plus importantes du pays. C’est ici que, selon la tradition, l’Arche d’Alliance serait, en secret, détenue, après que le roi Ménélik Ier l’aurait volée en terre d’Israël à son père le roi Salomon.. La magnifique architecture de l’ancienne cathédrale date du IVème siècle pour ses parties les plus anciennes. Elle est interdite aux femmes ; la nouvelle cathédrale fut bâtie en 1950 par l’Empereur Hailé Sélassié.

    A proximité d’Axoum, il faut aussi visiter le magnifique Monastère de Saint-Pantalewon, perché sur son piton volcanique, ainsi que la lionne de Gobédra, une superbe bas-relied de lionne de 3 mètres de long sculpté sur un roc isolé en plein champ de rocailles.

    A 200 km au sud d’Axoum, Gondar est une autre ville majeure de l’histoire éthiopienne. Capitale du royaume du XVIème au XVIIIème siècle, ville phare de la région Amhara, elle détient un riche patrimoine architectural, dont la cité impériale. Cet ensemble admirable regroupe des édifices monumentaux de cette époque, dont le palais des Fasilades qui date de 1632 et le Palais des Iyasou (1730). C’est le plus grand ensemble conservé d’architecture laïque du grand Royaume Ethiopien. ​

    Les Eglises de Lalibela

    Lalibela, “la huitième merveille du monde”

    Les Eglises de LalibelaParfois appelée « la huitième merveille du monde », Lalibela est un site bouleversant situé au cœur du plateau éthiopien dans la région Amhara qui est le noyau historique du royaume chrétien d’Abyssinie. Sa renommée touristique provient de son incroyable concentration en églises anciennes dites « monolithes », sculptées voire « enterrées » dans la roche. Ces bâtiments ont des formes les plus surprenantes et les plus pittoresques et sont le théâtre de festivals religieux colorés. L’endroit est logé au cœur de magnifiques paysages montagneux.

    Le site le plus connu rassemble des églises monolithes taillées en profondeur dans des excavations, à même la roche, dans différentes sortes de tuf. Les églises sont encaissées entre des tranchées que leurs bâtisseurs ont creusé dans la roche ; elles se trouvent en quelque sorte au cœur de ravins et sont accessibles par une succession d’échelles.

    C’est le Roi Lalibela qui aurait fondé ces 11 églises troglodytes au XIIème siècle. Prodigieusement préservées, ces curieuses réalisations font partie des incontournables de l’Ethiopie. Occupées par moines et ermites, elles délivrent en outre une atmosphère spirituelle qui impressionne plus d’un visiteur. Les ermites vivent aujourd’hui encore dans des habitations troglodytes. Les principaux monuments du complexe sont le tombeau d’Adam, un monolithe de 5,5 mètres taillé dans le roché, les églises Bieta Debré Sina et Bieta Golgotha qui surplombent des tranchées profondes.

    Il y a aussi les églises Bieta Masqal, entièrement troglodyte, Bieta Ghiorghis, en forme de croix et élevée dans une excavation profonde de 12 mètres et très étroite, et Bieta Maryam, avec de magnifiques bas reliefs et des fresques colorées. Enfin, Bieta Medhane Alem est la plus grande église du site, avec des dimensions impressionnantes. Elle a été construite dans une excavation de 45 mètres sur 43 et profonde de 10 mètres. Elle présente la particularité d’être entièrement recouverte par des piliers externes qui soutiennent un toit.

    Les chutes du Nil Bleu

    Les eaux fumantes d’Ethiopie !

    Les chutes du Nil BleuLe Nil Bleu, l’un de deux bras qui forme le Nil en rejoignant le Nil Blanc à Khartoum au Soudan, est le plus grand fleuve d’Ethiopie. Prenant sa source au Lac Tana, il parcourt environ 800km en Ethiopie. Fleuve emblématique de l’Afrique du Nord-Est, bercé de légendes et chargé d’histoire, son cours réserve des sites pittoresques, à l’instar de ses chutes qui sont le site naturel le plus visité d’Ethiopie. En amharique, on les appelle « Tis Abay », ce qui veut dire « eaux fumantes ». Le site se trouve à 30km en aval du lac Tana et de la ville de Bahir Dar, dans la région Amhara. Il sépare très nettement le cours du Nil Bleu en amont et en aval, notamment en termes de faune et de flore.

    Les chutes mesurent entre 37 à 45 mètres de haut, et en saison des pluies sont larges de 400 mètres. Ce sont les deuxièmes plus grandes chutes d’Afrique après les chutes Victoria sur le Zambèze. Elles forment un paysage époustouflant et génèrent un tumulte impressionnant.

    Le pont de pierre de Tis Assat, construit en 1626 par l’Empereur Susenyos, situé 1km en aval des chutes, est tout à fait remarquable et fait partie intégrante des attraits de la visite des chutes. Il s’agit du plus ancien pont conservé en Ethiopie.

    En aval des chutes, le Nil bleu entre dans un canyon profond (presque 150 mètres sur tout son cours), rocailleux et spectaculaire, pour n’en ressortir qu’après quelques 400km ! Surnommé le « Grand Canyon de l’Afrique », le Canyon du Nil Bleu ne dépasse jamais 20km de large. Le long du cours du fleuve, on peut voir les différentes couches de sédiments en coupe. Elles arborent parfois des couleurs multiples et excentriques, offrant un spectacle naturel incroyable

    Le Parc National d’Awash

    Entre montagne volcanique et animaux sauvages

    Le Parc National d'AwashVoilà l’attraction principale de l’Est de l’Ethiopie. Enserré dans une portion montagneuse de la vallée du Rift, il s’agit du principal parc national du pays, à la fois le plus ancien et le mieux préservé. Situé à cheval sur les régions Afar et Oromia, il est né sur la réserve de chasse que s’était attribué le Négus Hailé Sélassié.

    Le parc s’étend sur le volcan eontale qui culmine à 2700 mètres d’altitude et sur les plaines qui l’environnent ; il est très escarpé et l’impétueuse rivière Awash le traverse. Le canyon de l’Awash, étroit, rocheux et malmené par les eaux violentes, est un endroit de toute beauté. Le volcan n’a connu que deux éruptions dans son histoire, aux XVIème et XVIIIème siècles. Ses pentes sont truffées de fumerolles, indiquant une activité tectonique bien présente.

    Espace de montagne, de savane et de forêts d’acacias, le parc d’Awash est particulièrement riche en faune sauvage et constitue un endroit rêvé pour effectuer un safari. Les « stars » du parc national sont les oryx, les koudous (une sorte d’antilope) les gazelles de Soemmering, les crocodiles du Nil, les minuscules antilopes dik-dik, les bubales de Swayne, autre espèce d’antilope, ainsi que plusieurs espèces de singes, dont des babouins. Il ne faut pas non plus oublier les autruches qui trônent parmi plus de 400 espèces d’oiseaux.

    Tant pour son espace naturel, pour l’impétueuse Awash, les montagnes volcaniques et sa faune préservée, le Parc d’Awash compte parmi les incontournables de l’Ethiopie.

    Le Désert et la dépression du Danakils

    Le désert des Danakils, l’un des points les plus chauds de la planète…

    Le Désert et la dépression du DanakilsLe désert des Danakils fait partie de ces lieux dont on ne sait s’ils sont prodige ou œuvre du diable. La vaste dépression éponyme, patrie du peuple Afar et cœur de la région Afar, se situe en moyenne à -100 mètres en dessous du niveau de la mer et forme un triangle dans le nord-est du pays à la frontière de la de l’Erythrée et de Djibouti. Dans sa partie nord-est se trouve le désert de sel. Particulièrement hostile, c’est l’un des points les plus chauds de la planète, et c’est un endroit hallucinant. Il semble abandonné de tous, mais il est régulièrement traversé par des caravanes de dromadaires qui transportent son sel vers les hauts plateaux éthiopiens. Les Afars, peuple musulman dont le territoire comprend également en Erythrée et à Djibouti, sont les agents de ce commerce incroyable. Leur économie principale repose sur le commerce du sel, qu’ils décrochent en plaques dans le désert de Danakil, mais aussi dans lac Assal à Djibouti, avant de le vendre dans les parties peuplées du haut plateau éthiopien. Par endroits, les dépôts de sel dans le Danakil peuvent atteindre 2000 mètres de profondeur !

    Une expédition organisée dans le désert sera la source d’aventures et d’émotions fortes dans celui qui est considéré comme l’un des déserts les plus hostiles de la planète. Les paysages colorés, aux formes improbables, de la dépression et du désert, les lacs de sel et l’impression d’enfer sur terre valent pourtant une expédition qui sera longue et parfois inconfortable. La meilleure manière de faire une excursion dans le Danakil est de se fier à une agence locale, la zone étant instable et parfois dangereuse.

    Attention : il faut aussi se renseigner au préalable auprès de l’ambassade pour connaître l’actualité de la région. La frontière avec l’Erythrée ennemie est en effet source d’insécurité dans la région. L’ambassade de France y déconseille toute excursion, qui doit de surcroît être encadrée par une escorte policière des autorités éthiopiennes après demande préalable. Si vous bravez ces difficultés, vous croiserez peut-être une caravane de sel ou un troupeau d’ânes sauvages d’Afrique…

    le Parc National du Simien

    Un parc inscrit au patrimoine mondiale de l’Unesco

    le Parc National du SimienLe Simien est sans nul doute avec Awash le plus beau parc national du pays. Etabli sur les montagnes du même nom dans le nord du pays, dans la région Amhara entre le lac Tana et Axoum, le Parc National du Simien réserve des paysages splendides marqués par des hauts plateaux vallonnés perchés à 3300 mètres d’altitude, des canyons vertigineux et des sommets éclatants comme le Ras Dashen, point culminant de l’Ethiopie avec ses 4543 mètres.

    Le parc est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, notamment parce qu’il protège trois mammifères endémiquesqui sont emblématiques du pays. On y trouve en effet le majestueux bouquetin walia, l’élégant chacal du Simien et le patibulaire babouin gelada. Ce dernier a fait couler beaucoup d’encre en raison de son apparence agressive et féroce marquée par ses dents pointues et saillantes. Il est pourtant doux comme un agneau, comme quoi l’habit ne fait pas le moine ! Son comportement grégaire est passionnant et sa rencontre compte parmi les moments forts d’un voyage en Ethiopie.

    Les « badlands », ces collines déchiquetées par l’érosion, les canyons impossibles, la flore parsemée parfois surréaliste, à l’image des lobélia géants qui ponctuent la steppe invitent simplement à un trek à travers le parc. L’absence d’animaux dangereux pour l’homme le rendent facile d’accès au randonneur, tout en offrant un spectacle naturel de premier plan.

    La Faune Ethiopienne

    Du babouin gelada à l’âne sauvage

    La Faune EthiopienneSi la faune de l’Ethiopie, dépourvue de grands fauves, correspond moins aux attentes du public vis-à-vis de la nature africaine, telle qu’on peut la trouver au Kenya ou en Tanzanie, elle n’en reste pas moins riche, variée, présente et visible.

    Parmi les mammifères, il faut d’abord citer le babouin gelada, tête d’affiche du pays, qui fascine avec ses dents aiguisées, son air agressif, son comportement si proche des comportements humains et son habitat de montagne étonnant. Son fief est le Parc National du Simien. Vient ensuite l’âne sauvage d’Afrique, qui est à l’âne ce que le zèbre est au cheval. Cet animal rarissime n’est visible en liberté qu’en Ethiopie et en Erythrée. Sa population a toutefois décliné de manière dramatique. Le parc national de Yangudi Rassa, dans la région d’Afar, avait été créé spécialement pour assurer sa protection, mais l’animal en a disparu. On peut actuellement le voir dans le nord-est du pays, dans les étendues arides de la dépression du Danakil et dans la vallée de l’Awash.

    On peut observer d’autres espèces endémiques de l’Ethiopie : le chacal du Simien (aussi appelé loup d’Ethiopie, chien d’Abyssinie ou renard du Simien), le lièvre de Starck ou lièvre d’Ethiopie, le bouquetin walia ou encore le guib harnaché de Ménélik, proche des autres guibs, cette antilope subsaharienne. De nombreuses antilopes évoluent en Ethiopie : bubales de Swayne, koudou, dik-dik, gazelles de Soemmering, oryx.

    En dehors du gelada, plusieurs espèces de babouins sont visibles dans le pays. Parmi les grands animaux, il y a encore l’hippopotame, présent notamment dans les lacs du sud-ouest, la hyène, star de la ville de Harar, le crocodile du Nil présent dans les rivières et étendues d’eau du nord-ouest et le dromadaire, compagnon indispensable des Somali et des caravaniers Afar. Sans oublier l’autruche qu’on voit notamment dans le Parc National d’Awash.

    Organiser son safari en Ethiopie

    Découvrez la faune Ethiopienne lors d’un safari :

    Organiser son safari en EthiopieOrganiser un safari dans un des parcs nationaux d’Ethiopie pour observer de près la superbe faune du pays est une excellente idée ! Les agences de voyage locales organisent notamment des safaris dans le Parc National du Simien, dans le Parc National d’Awash ou dans le Parc National du Balé ou dans le Parc National Mago. Contrairement à leurs homonymes kenyans ou tanzaniens, les safaris éthiopiens ressemblent plus à un voyage ou à une randonnée guidée.

    Les parcs nationaux éthiopiens ne sont pas faits pour être sillonnés en jeep, et l’absence de grands fauves n’impose pas la protection du véhicule (gare tout de même aux crocodiles sur les rives de lacs et de rivières !). Vous serez donc plutôt amené(e) à suivre un guide en randonnée pédestre ou équestre ou bien à effectuer un circuit organisé et itinérant.

    Combinez culture et nature

    Etant donnée la richesse patrimoniale de l’Ethiopie (la encore, contrairement à ses voisins du sud), les agences organisent généralement des safaris qui combinent nature et visite de sites historiques. Typiquement, le même tour-opérateur organisera une randonnée dans le Simien combinée à une visite d’Axoum et de Lalibela.

    Les oiseaux d’Ethiopie

    A la découverte de la faune ornithologique d’Ethiopie :

    Les oiseaux d'EthiopieLa faune ornithologique de l’Ethiopie est riche et spectaculaire. L’Ethiopie compte des centaines d’espèces d’oiseaux endémiques et se trouve sur la route de centaines d’espèces d’oiseaux migrateurs.

    Parmi les plus spectaculaires des oiseaux du pays, on trouve l’autruche, en élevage mais aussi en milieu naturel, notamment dans l’est du pays et dans le parc national d’Awash. Dans la myriade de falaises, canyons, fossés d’effondrements et plateaux rocailleux que compte l’Ethiopie évolue le plus élégants des vautours, le gypaète barbu. Son milieu naturel étant la montagne aride et rocheuse, il ne pouvait pas mieux tomber ! On trouve la plus grande concentration d’individus dans le Parc National du Balé, dans le sud-ouest du pays.

    La région du Nil et les grands lacs du pays, au premier rang desquels le lac Tana, suivi des lacs de la vallée du Rift au sud-ouest d’Addis-Abeba (Abana, Langano, Zway) et des lacs de cratère de l’est (Bishoftu, Hora Arsedi) sont des endroits propices aux oiseaux. Endémiques ou migrateurs, ils sont des milliers à animer les rives et les îles de ces superbes lacs. Le pélican blanc est le plus charismatique et le plus populaire de ces oiseaux ; mais la liste est plus que longue. Elle commence par les colonies de flamants roses, cormorans, marabouts, hérons puis par le calao, tisserin, bucorve d’Abyssinie, perroquet à face jaune, ibis, inséparable d’Abyssinie, la cigogne ou le barbican barré…

    La vallée du Rift: entre Lacs et Volcan

    Une zone géologique fascinante :

    La vallée du Rift: entre Lacs et VolcanLa vallée du Rift est cette immense faille qui traverse la corne de l’Afrique du nord au sud et provient de la séparation des plaques africaine et somalienne. Ce fossé d’effondrement est une zone géologique particulièrement propice à plusieurs phénomènes : le volcanisme (du Kilimandjaro au Dallol) et l’émergence de grands lacs (Victoria, Turkana). La vallée du Rift fut aussi un endroit fécond pour l’Homme, puisque c’est ici qu’on a retrouvé les plus anciens hominidés, à l’instar de Lucy, australopithèque trouvée en 1974 sur le site d’Hadar et qui date d’environ 3,2 millions d’années.

    Au sud d’Addis Abeba, dans la « région des nations, nationalités et peuples du sud »,  s’enchaînent sept superbes grands lacs qui forment une chaîne d’eau dans ce qui est la plus belle portion de la vallée du Rift Ethiopienne. Il s’agit, du nord au sud, des lacs Ziway, Langano, Abijata, Shalla, Awasa, Abaya et Chamo. S’y ajoutent encore, plus au sud, le Chew Bahir et le Turkana qui fait frontière avec le Kenya.

    Le plus accessible depuis Addis-Abeba est le lac Ziway, très peu profond, grand comme le Léman et entouré de figuiers sycomores. Il héberge plus de mille hippopotames et ses colonies de pélicans et de cormorans sont impressionnantes. Le lac Langano est le plus prisé de la classe aisée de la capitale, car sa rive ouest est dépourvue de crocodiles, ce qui rend la baignade possible et sans danger. Le lac Abijata et le lac Shalla, un lac de cratère, sont protégés par un parc national, et ils sont magnifiques ! Leur faune ornithologique est d’une grande richesse. Un parcours autour des lacs est l’une des meilleures opportunités pour observer les oiseaux en Ethiopie. Les lacs Abaya et Chamo sont eux protégés par le Parc National de Nechisar. Sauvages, ils sont riches en hippopotames et en crocodiles. Une excursion en bateau sur le lac Chamo permet d’admirer cet environnement splendide…

    Les volcans ne sont pas en reste dans cette superbe partie du pays. Le Mont Wenchi, qui culmine 3200 mètres d’altitude, est un volcan éteint à la forme caractéristique. Son cratère immense abrite de nombreuses caldeiras, dont la plus profonde abrite un superbe lac de cratère. Un paysage éblouissant !

    Au contact des tribus du Sud

    Rencontrez les tribus Ethiopiennes avec un guide local :

    Le sud-ouest du pays, administrativement nommé Région des nations, nationalités et peuples du sud, est un territoire appartenant à différentes tribus, principalement nilotiques, qui vivent de manière très traditionnelle. Les Mursis et les Surma sont par exemple le dernier peuple d’Afrique à porter des ornements labiaux. La situation pour un voyageur seul auprès de ces tribus est délicate, aussi il est vivement conseillé d’approcher cette région avec un guide local, qui saura établir le contact avec les autochtones. Dans ces conditions, vous pourrez approcher des populations qui vivent de manière très différente de la nôtre et même du reste de l’Ethiopie, encore peu altérée par le mode de vie occidental.

    Les Konso

    Au contact des tribus du SudAu sud-est du lac Chamo, les Konso peuplent un pays agricole spécialisé dans la culture en terrasse. Ils sont célèbres pour leurs Waga, sortes de totems funéraires sculptés en bois. Leurs villages faits de huttes sont traditionnellement entourés de remparts de terre séchée. Leur mode de vie reste presque entièrement traditionnel et la visite de leurs villages, avec un guide, vous feront découvrir leur mode de vie étonnant.

    Les Mursis

    Plus au sud encore, sur les rives de l’Omo à l’ouest du Parc National de Mago, les Mursis sont une tribu célèbre qui n’a cessé d’attirer l’attention des ethnologues. Vivant de manière extrêmement authentique, les Mursis arborent des apparences étonnantes : ainsi en va-t-il de leurs ornements labiaux. En effet, les femmes placent des plateaux d’argile, de la taille d’une coupelle, dans leur lèvre inférieure ; c’est un signe de beauté et de valeur… Les hommes vivent souvent entièrement nus, afin d’exhiber leurs blessures de chasse ou de guerre, et se peignent le corps de motifs qui rappellent leurs actes de bravoure. Le bâton et la kalashnikov, unique pénétration de la civilisation occidentale dans leur mœurs, sont leurs accessoires et ils livrent des guerres farouches aux Hamar qui vivent de l’autre côté d’une savane qui sépare leurs territoires.

    Les Hamar

    Plus à l’ouest, sur les rives de l’Omo, vivent les Hamar, un groupe ethnique de pasteurs semi-nomades qui vivent dans une savane aride d’acacias parasols, truffée de termitières. Ils se déplacent avec leurs troupeaux de bovins et leur habitat réside dans des huttes de branchages. Ils peuvent parcourir de longues distances pour aller vendre leurs produits (viande, lait) aux marchés urbains voisins.

    Les tribus de la vallée de l’Omo

    Parmi les groupes ethniques de la vallée de l’Omo, il faut encore citer les Tsemay, les Erbore, les Kibish et les Surma, qui pratiquent aussi les ornements labiaux. Encore une fois, il est possible d’aller à leur rencontre via un voyage organisé, mais il est déconseillé de pénétrer leur territoire à l’improviste. ​

    Fin septembre: La très attendue fête de Meskal

    fête de MeskalCélébrée le 27 septembre, la fête de Meskal est la plus importante de l’année en Ethiopie. Elle synthétise deux types de célébrations : une fête chrétienne, la « fête de la croix » qui est un culte à l’Impératrice byzantine Hélène, mère de Constantin qui aurait retrouvé la vraie croix sur laquelle le Christ aurait été crucifié, et une fête païenne, celle de la fin de la saison des pluies.

    Chez certaines tribus dont l’économie agricole rend le passage des saisons crucial, la fête revêt un caractère particulièrement important, notamment pour la deuxième raison. Elle donne alors lieu à des célébrations pittoresques qui plongeront le visiteur dans la psyché éthiopienne. Parmi les tribus du sud-ouest du pays, les Gouragué qui vivent sur les hauteurs de la vallée du Rift dans la Région des nations, nationalités et peuples du sud, sont peut-être la tribu qui se livre aux festivités les plus pittoresques pour Meskal. Accompagné(e) d’un guide, vous pourrez y assister et même y participer pour une immersion dans les rites chrétiens d’Afrique.

    La fête de Meskal dans le pays Gouragué

    Le pays gouragué est très vert et agricole, c’est une des régions les plus forestières du pays. Ils célèbrent Meskal en rassemblant d’immenses bûchers qu’ils font ensuite flamber, donnant lieu à d’impressionnants feux de joie. Costumes traditionnels, chants et rituels divers ponctuent la célébration.

    Le Mont Dallol

    Le désert jaune, vert et rouge de Dallol…

    Le Mont DallolLe Dallol est un volcan situé au cœur du torride désert des Danakils en pays Afar. Dans cette contrée aride, ses formations colorées et ses phénomènes tectoniques réservent un des paysages les plus insolites du pays.

    Le Dallol se situe au-dessus d’un lac salin particulièrement prisé par la tribu des Afars pour l’extraction du sel : le lac Karoum. Plutôt un cratère dont les rejets ont formé des élévations qu’un véritable sommet, il se trouve en réalité à 130 mètres au-dessus du niveau de la mer, au cœur de la dépression !  Avec son volcanisme lattant (sa dernière éruption date de 1926) qui résulte des écartements des plaques d’Afrique et d’Arabie, de même que le Rift de la Mer Rouge, il a donné naissance à des formations géologiques les plus curieuses.

    Une destination de l’extrême

    Les phénomènes étranges y sont en festival : amas de souffre jaune, plaques de sel aggloméré qui isolent des petits lacs d’acide et forment des cheminées de fées, sources chaudes et acides, geysers, soude et saumure pétrifiées : une véritable mine pour vulcanologues !

    Le Dallol est donc une destination de l’extrême, étonnante, d’autant que la chaleur peut y être insupportable (jusqu’à 45 °C à l’ombre). Mais attention : le Dallol est situé dans une zone instable non loin de la frontière de l’Erythrée. Suite à l’agression de touristes en 2012 sur le volcan Erta Ale situé dans la même région que le Dallo, les ambassades conseillent une vigilance extrême, voire déconseillent toute excursion dans ce secteur. Tout déplacement ne s’y fait que sous escorte policière et il faut faire une demande spéciale auprès des autorités éthiopiennes pour pouvoir s’y rendre. Certaines agences de voyage peuvent s’en charger pour vous, mais il faut aussi être conscient du danger.

    Le Parc National de Mago

    Entre culture et nature…

    Le Parc National de MagoSitué en pleine zone tribale du sud-ouest dans la Région des nations, nationalités et peuples du sud, la plus difficile d’accès du pays, au croisement des territoires karo, mursi et harar, le Parc National Mago est un lieu quelque peu magique. Isolé, authentique, sauvage, il est centré sur les méandres de la rivière Mago et adossé à la rive droite de l’Omo. Il abrite une faune variée et abondante, réserve des paysages époustouflants et frappe l’imagination par son aspect reculé au cœur de la région tribale.

    Englobant des écosystèmes variés, il est constitué de zones arides, savanes, maquis et micro-déserts, de montagnes vertes et vallonnées dont le Mont Mago (1350m d’altitude) est le point culminant et du milieu fluvial constitué des berges des rivières à la végétation tropicale, principalement sycomores, tamarins et acacias.

    Un parc victime du braconnage…

    Au départ, le parc avait été formé pour protéger les éléphants et les girafes qui paissaient dans la savane. Mais ces grands mammifères ont depuis quasiment disparu, massacrés par le braconnage. Subsistent malgré tout quelques troupeaux d’éléphants (c’est pratiquement le seul endroit d’Ethiopie où on peut en observer), des buffles en quantité plus importante, des girafes, antilopes de toute sorte, dik-dik et phacochères, mais aussi crocodiles et de nombreux oiseaux.

    Avec ses pistes plates et larges, le parc se prête parfaitement à un safari en voiture. Prudence : couvrez-vous bien, car la mouche tsé-tsé est présente dans le parc, c’est d’ailleurs ce qui le maintient « épargné » des activités pastorales des tribus voisines !

    Le Parc National des Montagnes de Balé

    Un parc au montagne vertigineuse

    Le Parc National des Montagnes de BaléSitué en Oromia au cœur de l’agricole pays des Oromos, l’ethnie la plus nombreuse d’Ethiopie, le Parc National de Balé s’étend sur une haute chaîne de montagnes qui borde la vallée du Rift. C’est l’un des parcs nationaux les plus fascinants du pays, d’abord pour ses paysages de montagne vertigineux, mais aussi pour la diversité de ses écosystèmes et pour la diversité de sa faune. C’est l’un des endroits au monde à posséder la plus grande concentration en faune endémique.

    Le parc couvre une zone qui s’élève entre 2500 et 4377 mètres au Mont Tulu Dimtu, deuxième sommet du pays. Il comprend des zones de steppes, de forêts, de marécages, une zone alpine dite « afro-alpine » qu’on retrouve par exemple au Kilimandjaro en Tanzanie et des sommets escarpés perchés au-dessus de falaises et d’arêtes pointues. La forêt Harenna couvre la moitié de son territoire sur le plateau Sanetti. Ce plateau qui s’élève à 4000 mètres abrite une forêt clairsemée d’arbres géants qui forment un paysage prodigieux. C’est la plus grande zone de ce type au monde. Le Balé est également riche de forêts de bambous. Jusqu’à 3400 mètres, les genévriers sont la plante caractéristique des montagnes de Balé. Le Lobélia, cette plante géante à la silhouette caractéristique, est omniprésente sur les hautes terres. La zone est aussi riche en canyons, vallées et lacs de montagne.

    Le parc se prête très bien à la randonnée pédestre ; on peut aussi y randonner à cheval. Hormis les paysages, l’intérêt principal du Balé est sa faune prodigieuse, nombreuse et endémique. On y rencontrera abondamment le guib d’Ethiopie, le loup du Simien, et surtout le nyala des montagnes, une antilope endémique particulièrement élégante. On y croise aussi des singes : babouins doguéra, vervet du Balé, grivet d’Ethiopie et colobe qui peuplent les forêts de bambous. Le rat-taupe est un rongeur géant très rare mais abondant dans le Balé.

    Les plus chanceux pourront observer les derniers lions et léopards d’Ethiopie, ainsi que des chiens sauvages d’Afrique. Le parc contient des dizaines d’espèces endémiques d’amphibiens, de reptiles, et même une espèce unique de bovins.